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Entrevue Robert Anderson

Par Émilio Constanza

Un autre Championnat régional, une autre victoire en poche pour le Québec (en quelque sorte). La fin de semaine dernière, les heureux qualifiés se sont rendus du côté d’Edmonton, en Alberta, pour prendre place aux festivité du RC, le dernier avant le Pro Tour Barcelone.

Il y a quelques semaines, j’ai rencontré Théo pour qu’il fasse part de ses états d’âme par rapport à sa victoire. Après tout, le dernier ne jouait que très récemment sur les circuits compétitifs MTG. Cette semaine, j’ai eu la chance de m’entretenir avec un vétéran de la scène montréalaise – qui a participé à plusieurs Pro Tour dans sa vie. Il sera de retour sous les projecteurs du circuit grâce à sa première place à Edmonton : Robert Anderson.

Robert est l’un des quelques représentants de la Belle province qui ont pris le chemin de l’Alberta, un groupe qui compte déjà plusieurs participation au Pro Tour.

Défier les attentes

Une fois de plus, les joueurs qualifiés ont dû laisser leurs fetchlands de côté et jouer du Pioneer. Dans les derniers mois, le format est dominé par les Rakdos Midrange, Mono vert Nykthos ou même Mono blanc humain. Selon le site MTGGoldfish, ces trois decks seuls représentent près de 30% de l’environnement Pioneer. Toutefois, le choix qu’a pris Robert est loin de l’ordinaire. Autrefois une force du jeune format, Izzet Phoenix n’occupe plus la même place dans la meta que lors de la création de Pioneer.

Dirais-je même : depuis l’impression de Sheoldred, the Apocalypse.

Robert a tout de même expliqué ce qu’il l’a mené à jouer des Arclight Phoenix dans un environnement où Sheoldred et Thalia font la police.

D’être plus favorisé qu’auparavant contre Rakdos ne constitue pas tout l’étendue de la raison qu’il a décidé de jouer Phoenix. Selon ce que m’a dit le joueur chevronné, l’Alberta est la Mecque des piles Spirits, ce qui fait ultimement en sorte que son premier choix – Créativity – était loin d’être quelque chose de favorable pour le Championnat régional.

Alors voilà, Izzet Phoenix est le choix final.

Malgré tout, Rakdos ne constituait que 12% des decks enregistrés à la compétition. Dans les mots de Robert : « ça devrait bien aller. Dans le pire des mondes, je me retrouve nez-à-nez que deux fois, selon mon calcul. » Bien malheureusement, Robert y a été pairé quatre fois durant la compétition, mais le Montréalais a su triompher.

C’est une chose que de vouloir jouer des Arclight Phoenix, mais c’en est une autre que de déterminer quelles seront les créatures qui voleront aux côtés de ceux-ci. Autrefois, Thing in the Ice était incontestablement la créature de choix de choix à jouer. Si la carte rencontre la condition pour se transformer, c’est très souvent signe de la fin pour l’adversaire.

Depuis la sortie de Streets of New Capenna, le siège est principalement réservé à Ledger Shredder.

Avec l’émergence de Boros Convoke, qui vise à produire plusieurs créatures en deux tours, je me disais bien que le choix logique serait Thing in the Ice pour expédier toutes ces créatures dans la mains de l’opposant. C’est avec sa réponse que je comprends bien la distinction entre un grinder FNM comme moi et un grinder Pro Tour comme Robert Anderson.

Décidemment, les choix de Robert ont porté fruit. Or, avec sa victoire à Edmonton, le Québécois est officiellement de retour sur les circuits du Pro Tour, mais aussi des Mondiaux, le quatrième Québécois à réussir l’exploit, le dernier étant Théo Jacques-Griffin, avec qui j’ai récemment discuté et peut être lu sur ce site.

Pioneer reste toutefois un format que Robert apprécie grandement et quelque chose en santé. Certes, Karn est problématique mais « on peut le battre. » Sinon, Lotus Field est une carte qui pose beaucoup de problème par le fait qu’elle ait Hexproof.

Horizon vers le format Modern et Barcelone

Maintenant, le focus de Robert se retrouve vers Barcelone et le Pro Tour : Lord of the Rings, qui aura comme format principal Modern. Moins familier avec le format ces jours-ci, Robert a tout de même lancé. Outre Modern, le compétiteurs du Pro Tour auront aussi la chance de drafter le dernier expansion Modern, qu’il aime beaucoup au passage.

Sinon, Robert s’informe continuellement sur le format éternel. Par l’entremise de Discord et amis, il étudie chaque option qui lui sera possible, mais qu’il appréciera aussi. Par exemple, Rakdos Scam est une stratégie qu’il refuserait solennellement de jouer, même « si les gens pensent que c’est la meilleure chose qui existe. »

Chose certaine, Robert Anderson aime piger des cartes. À savoir si l’heureux élu (deck modern) saura combler son désir de piger à profusion.

Je lui ai demandé de me parler un peu de sa relation avec Alexander Hayne. Après tout, les deux ont joué de multiples Pro Tour ensembles. Or, l’édition Barcelone sera la première à laquelle ils participeront côte-à-côte depuis bien des années.

En ses mots, Robert est tout de même heureux d’avoir la chance d’y retourner. Il a participé à de nombreux évènements qualificatifs afin de s’y rendre. Il remercie grandement le travail de Sébastien Lachance, qui met les bouchées doubles pour informer les joueurs des dernières nouvelles Magic : The Gathering au Québec – mais surtout où et quand sont ces fameux RCQ.

Quoi qu’il en soit, Robert Anderson a su, par sa connaissance du format Pioneer, se démarquer de la compétition – avec un deck dont peu s’attendait à voir conclure le tournoi au sommet. La prochaine semaine sera importante pour Robert et les autres compétiteurs du Pro Tour Barcelone. Chose certaine : il saura bien représenter le Québec et le Canada sur la scène européenne et il sera certainement parmi la liste des joueurs à surveiller.

Félicitations encore une fois.

Pour plus de détails sur la tournure du championnat d’Edmonton, Robert a écrit un rapport détaillé, qui est disponible sur le site de Face à Face.

Robert Anderson est également joignable sur Twitter @randersonmtg

PS : voici quelques photos du passée que Robert nous a partagées!